Dès aujourd'hui, Julia de Funès, petite-fille du célèbre comédien, prend les commandes de l'émission Le bonheur selon Julia, programme court consacré à la philosophie (sans prise de tête), proposé du lundi au vendredi à 17h40 sur France 5.
Interview.
Julia de Funès va devoir se faire un prénom. La petite-fille de l'acteur fait ses premiers pas à la télé dans Le bonheur selon Julia, émission produite par Frédéric Lopez et ouvertement inspirée de D'art d'art. Chaque jour, à 17h40 sur France 5, cette authentique prof de philo combattra les idées reçues, dans la bonne humeur. Elle se confie à Tele-Loisirs.fr.
Tele-Loisirs.fr : Comment est né le programme Le bonheur selon Julia ?
Julia de Funès : J'ai eu cette idée en regardant D'art d'art de Frédéric Taddeï (programme court étudiant un tableau à chaque numéro ndlr). J'ai trouvé cela tellement génial que j'ai voulu faire de même avec la philo, mais sur une notion accessible, qui nous concerne tous, comme le bonheur, le plaisir, le désir...
Ensuite, j'ai recontacté Frédéric Lopez que j'avais connu dix ans plus tôt lors d'un stage dans son émission Comme au cinéma. Je lui ai dit : "je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, mais je voudrais vous parler d'une idée...". Je lui ai tout expliqué dans un café, on s'est rencontré dix minutes et c'est parti comme ça ! C'était en mai 2008, on a fait un pilote dès juin, et après ça a mis un an et demi à se concrétiser.
Quel est le concept de cette émission ?
Partir d'idées reçues ou d'expressions que l'on prononce tous, comme "être épicurien", "être machiavélique" ou "les goût et les couleurs, ça ne discute pas", et d'expliquer qu'elles ne sont pas tout à fait vraies, si on lit le philosophe qui en parle. On retourne le sens commun et on essaye de faire réfléchir sur des expressions que l'on prononce spontanément. On cherche à combattre les idées reçues.
Par exemple, quand on dit "je me fais plaisir, je profite de la vie, je suis épicurienne", et bien si on lit vraiment Epicure, on se rend compte qu'il ne prône pas du tout la jouissance ou la luxure, mais au contraire une quasi vie de moine. Etre machiavélique, pour la plupart d'entre nous, c'est être malveillant ou hypocrite, alors que si on lit Machiavel, on réalise que ce n'est pas tout à fait ça...
Le bonheur selon Julia est un format court : c'est facile de parler de philo en seulement deux minutes ?
On ne prétend pas résumer un auteur ou faire le tour d'une notion, on cherche vraiment à donner envie. On s'est dit que deux minutes, c'était le bon format, car la philo allait peut-être ennuyer tout le monde... Donc deux minutes juste pour donner l'envie d'ouvrir un livre de philo ou de réfléchir.
Il s'agit de votre première expérience télé...
Oui, ça n'était pas évident, mais l'équipe a été très sympa. Frédéric Lopez m'a fait prendre des cours avec un prof de théâtre pour me désinhiber un peu devant la caméra. Je me suis tellement amusée à le faire, que je n'étais pas du tout stressée ! Je n'aime pas me voir, c'est sûr, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire !
Vous avez tourné combien de numéros ?
20 et 20 autres sont écrits. On verra selon le succès ou non de l'émission...
Vous avez déjà d'autres envies à la télé ?
Oui, plein de déclinaisons de ce programme, comme des débats de philosophes. Mais sinon moi ce que j'aimerais faire, c'est continuer à la télé, à la radio ou la presse, dans l'idée de rendre la culture accessible, la philo ou le monde littéraire en tout cas.
Pensez-vous que votre nom de famille a accélèrer la naissance de votre émission ?
Je ne suis pas sûre, car le rapport avec la philo n'est pas immédiat ! (rires) Ce qui m'a surtout aidé, c'est le fait d'être légitime pour ce programme et de l'avoir bien vendu à Frédéric Lopez. Je pense que c'est plus ça. Après, mon nom, j'en suis fière et il m'ouvre des portes, mais je ne me repose pas dessus !
En tout cas votre nom aide pour la promo du programme...
Oui, car c'est un nom qui provoque la sympathie et éveille de bon souvenirs chez les gens. L'accroche est plus facile, c'est sûr. Mais après je vais être jugée sur ce que l'émission vaut...
Les journalistes vous parlent beaucoup de votre grand-père ?
Oui, à chaque fois j'ai une question ou deux sur mon grand-père.
Quelles questions reviennent souvent ?
Est-ce que vous avez des souvenirs ? Est-ce que ça vous a aidé pour accéder à la télé ? (rires)
Justement, quels souvenirs avez-vous avec lui ?
Vous savez, j'avais quatre ans quand il est mort, donc c'est un peu restreint. Mais je vivais pas mal avec mes grands-parents, car mes parents partaient souvent, mon père étant pilote de ligne. J'ai le souvenir d'un grand-père très accessible, très chaleureux. Et ils me racontaient une histoire tous les soirs.
Propos recueillis par Julien Thomas - lundi 05 avril 2010 à 14h06