Il y a quelques jours encore, Ginette Garcin tournait un épisode de la série Famille d'accueil. Elle venait même de signer pour une nouvelle pièce de théâtre à la rentrée, Toc Toc (de Laurent Baffie) avec Gérard Hernandez, selon l'AFP. A 82 ans, l'actrice parvenait encore à assouvir sa passion pour la comédie. Mais une "rechute foudroyante" a contraint Ginette Garcin à rejoindre un hôpital de Nanterre, où elle s'est éteinte jeudi matin, des suites d'une longue maladie.
Enfant de la balle, Ginette Garcin s'illustre tout d'abord dans la musique. Elle fut la chanteuse-vedette du célèbre orchestre de Jacques Hélian dans la France d'après-guerre. Elle fait ses premiers pas au cinéma en 1950 dans le long-métrage Pigalle-Saint-Germain-des-Prés, avant de multiplier les seconds rôles, surtout dans les années 70 (notamment dans des films de Jean Yanne et Michel Audiard). Figure du théâtre, elle sera notamment l'auteur du Clan des veuves, pièce de boulevard qu'elle jouera en compagnie de Mony Dalmès et Jacky Sardou. A la télévision, Ginette Garcin est principalement connue pour son rôle dans Marc et Sophie, série diffusée sur TF1 de 1987 à 1991.
Julien Thomas - vendredi 11 juin 2010 à 17h28
Drôle, attachante et populaire, une grande dame du théâtre, du
cinéma et de la télévision s'est éteinte ce jeudi. Ginette Garcin, auteur pour les planches du «Clan des veuves» dont elle était la dernière survivante, est décédée à l'âge de 82 ans des suites d'une longue maladie, à l'hôpital de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Elle y avait été admise après une «rechute foudroyante» selon son agent, quelques jours après avoir tourné pour
France 3 un énième épisode de la série «Famille d'accueil».
Ginette Garcin était depuis 2001 une héroïne récurrente de ce feuilleton, dans le rôle d'une grand-tante un brin excentrique. Entre 1987 et 1991, elle avait été, en belle-mère tout aussi truculente, l'un des piliers de la série télévisée «Marc et Sophie» diffusée sur TF1.
Chanteuse et danseuse de music-hall
Née le 4 janvier 1928 à Marseille, ville dont elle avait gardé une pointe d'accent, Ginette Garcin a été formée à la rude école du music-hall, ce qui lui permettra de devenir une comédienne complète, sachant chanter et danser. Après des débuts dans l'orchestre de Jacques Hélian dès 1946, elle a travaillé auprès de Loulou Gasté puis a été l'interprète, au cabaret comme dans les studios d'enregistrement, de chansons de Boby Lapointe et
Jean Yanne. Ce dernier sera d'ailleurs l'un des premiers, avec Michel Audiard («Le drapeau noir flotte sur la marmite», 1971), à la diriger au cinéma, dans «Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil» (1972).
En 1975, Yves Robert lui confiera un rôle important dans «Dupont Lajoie», mais c'est Claude Lelouch qui fera le plus régulièrement appel à elle, dans des longs métrages comme «Les uns et les autres» (1981), «Partir, revenir» (1985) ou «Attention bandits !» (1987).
Elle voulait remonter sur les planches en septembre
Régulière à la télévision, notamment dans les «Enquêtes du commissaire Maigret» (entre 1978 et 1981) et des séries comme «Imogène» ou «Père et maire», Ginette Garcin s'est faite plus discrète au théâtre. Son nom restera associé à l'un des grands succès du boulevard : «Le Clan des veuves», comédie sur la solitude du veuvage qu'elle écrit elle-même et qu'elle joue avec esprit et vivacité en compagnie de Jackie Sardou (décédée en 1998) et Mony Dalmès (disparue en 2006). Créée en 1990, la pièce sera jouée plus de mille fois à Paris et tournera abondamment en province.
Malgré la maladie, Ginette Garcin n'avait pas renoncé dernièrement à la comédie («Monique est demandée en caisse 12» de Raphaël Mezrahi aux Variétés en 2009). Elle venait d'ailleurs de signer pour reprendre la pièce de boulevard «Toc Toc» avec Gérard Hernandez à la rentrée à Paris. Elle sera inhumée lundi matin au cimetière du Mont-Valérien, dans les Hauts-de-Seine.
Après-guerre, ses débuts dans l'orchestre de Jacques Hélian
Dans les années soixante, elle chante «Cresoxipropanediol en capsule»
En 1972, elle tourne avec Jean Yanne «Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil»
En 1989, dans «La Bonne Adresse», une pièce de Marc Camoletti
En 2008, dans «Montecao», elle joue une fan de feuilletons
