Le à 07:30 par Yoann Jenan
Pierre Niney mène l'enquête dans ce thriller haletant à la mise en scène bien rodée, diffusé ce dimanche 19 novembre 2023 à 21h10 sur France 2. À ne surtout pas rater !
L’expression "boîte noire" est entrée dans le langage courant, la faute à des catastrophes aériennes certes rares mais marquantes. Mais que sait-on vraiment de ces enregistreurs de vol ? Pas grand-chose. C'est justement l'élément central du film éponyme de Yann Gozlan. Ce palpitant thriller débute lorsqu'un vol reliant Paris à Dubaï, avec 300 passagers à bord, s'écrase au-dessus des Alpes. Suite à la disparition mystérieuse de son supérieur, l'agent du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile) Mathieu Vasseur (un nom pas innocent pour le réalisateur), campé par Pierre Niney, prend les rênes de l'enquête. Les détails troublants s’accumulent rapidement.
Boîte noire : la mise en scène au cordeau de Yann Gozlan
Yann Gozlan n’aurait pas réalisé un film aussi abouti sans sa fascination pour le milieu de l’aéronautique, et plus particulièrement pour ces boîtes… en réalité orange. Par son travail rigoureux de documentation auprès des acteurs concernés, il nous invite dans cet univers méconnu du BEA sans jamais évacuer le souci du réalisme et du détail. Les dialogues, quoique techniques, n’en sont que plus efficaces. Par sa mise en scène audacieuse et millimétrée, le cinéaste nous captive avec une fiction sans temps mort. Le (faux) plan-séquence initial, où la caméra parcourt l’avion du cockpit à l’arrière, est un modèle du genre. La séquence du démontage de la boîte noire en est un autre.
Une tension crescendo au service d'un thriller hitchcockien
La force de l'œuvre réside dans sa capacité à immerger le spectateur dans cette enquête grâce à un travail remarquable sur le son au service d’un suspense haletant. Ce n’est pas une investigation comme les autres. Tout repose sur cet objet enregistrant à la fois les paramètres techniques de vol et les discussions des pilotes dans le cockpit. L’acousticien du BEA passe des heures à tout écouter dans les moindres détails. Comme lui, le spectateur croit ce qu’il voit, ou plutôt ce qu’il entend. On se prend à tendre attentivement l’oreille à l’affût du moindre indice sonore. À mesure que l’enquête avance, l’étau se resserre autour de Mathieu Vasseur. Un climat anxiogène accentué par le côté solitaire, la fragilité et l’hyperacousie du personnage. Impeccable sous les traits de cet homme méthodique à l’extrême, Pierre Niney trouve en Lou de Lâage une partenaire de jeu idéale. Sûre d’elle, froide, et ambitieuse, Noémie donne un accent encore plus hitchcockien au film. Un vrai bon thriller paranoïaque.
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