Devenue rare au cinéma, la star américaine revient dans un film français : la suite de « Largo Winch », avec Tomer Sisley.
Propos recueillis par Hubert Lizé | Publié le 16.02.2011, 07h00
Victime d’un accident vasculaire cérébral il y a dix ans, Sharon Stone était devenue rare sur les plateaux de cinéma et se consacrait à ses trois enfants adoptifs. A 52 ans, l’actrice starisée par « Basic Instinct » et « Casino » effectue un retour convaincant dans « Largo Winch 2 », réalisé par Jérôme Salle, qui sort aujourd’hui sur 530 écrans.
Pour son premier film en France, elle incarne une femme procureur, Diane Francken, lancée sur les traces du jeune milliardaire écolo joué par Tomer Sisley. Alors que sa carrière à Hollywood est au creux de la vague, « Largo Winch » peut-il la relancer ? Rencontre avec la star lors de son récent passage à Paris.
Largo. « J’avais vu le premier Largo Winch et admiré le travail de Kristin Scott Thomas, une actrice exceptionnelle. J’espère avoir fait un aussi bon job. Le rôle de cette femme de loi, à la fois dure et attirée par les hommes, m’amusait beaucoup. Il y a longtemps que je n’avais pas tourné. J’avais tout oublié du métier. Parfois, je ne me souvenais même pas de mon texte. Jérôme Salle, le réalisateur, m’a aidée à redevenir actrice. »
Tourner avec des Français. « C’est agréable car il n’y a pas trop de pression. Et puis c’est convivial, on partage tout. On mange tous ensemble. Il y a un sens de l’égalité que j’apprécie vraiment. Il n’existe pas ce système de classes de m… qu’on trouve à Hollywood. »
Star-system. « Je n’aime pas la façon dont certaines stars se font cirer les pompes, ni l’ego démesuré de certains réalisateurs. Tout le falbala qui consiste à réserver des hôtels différents aux soi-disant stars, ça m’horripile! En plus, ça ne favorise pas la créativité, ça tue la dynamique nécessaire. »
Croisement de jambes. « Je sais qu’on m’associera toujours à la fameuse séquence de Basic Instinct (NDLR : dans « Largo Winch 2 », on la voit décroiser les jambes dans un clin d’œil rapide au film de Paul Verhoeven). Je m’y suis habituée. J’espère seulement que les mecs s’en remettront un jour. »
Carrière. « Les films dont je suis le plus fière sont les films indépendants, même si je n’y ai qu’une courte scène. Par exemple Broken Flowers, de Jim Jarmusch. Je l’ai supplié de m’engager pendant des années. J’étais prête à tout pour ça. Il a fallu que je quitte le business du cinéma pour qu’il me prenne au sérieux. Maintenant, je rêve de tourner un film pour Polanski. Tourner avec Roman, c’est mon karma, je le sens. Et aussi pour Terry Gilliam (NDLR : l’ex-Monty Python). J’adore son genre d’humour. »
Jurons. « Merde! J’ai encore juré. C’est le problème quand je voyage avec ma mère. Depuis que mon père est mort, on se retrouve souvent seules avec maman. Et elle jure tout le temps, un vrai docker! Elle fume beaucoup aussi. Du coup, je m’y mets. Ça doit être psychanalytique. Hello, Sigmund! »
Le Parisien
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