« Ils s'aiment, il tue, elle ne le sait pas ». Voici ce qu'indique l'affiche du nouveau film du duo formé par Pascal Arnold et Jean-Marc Barr, pour leur cinquième collaboration. C'est l'histoire d'un tueur en série, passionné par les États-Unis et la belle Aurore. Mais une histoire transcrite d'une manière inédite, a contrario des images fournies par des blockbusters américains. American Translation, un film réussi où amour et mort se mêlent.
À Mort
Au début du film, il y a une scène où Chris ( Pierre Perrier), au tempérament solitaire, fait la fête, drague une fille, puis finit par la tuer. Chris est ainsi, il a parfois des pulsions irrépressibles, et tue. Le démon soudain réveillé s'apaise alors. À bord de son van, qu'une superbe première scène met en valeur – musique diégétique rythmée et ambiance road movie au rendez-vous – il parcoure la campagne, repère ses « proies » souvent esseulées, et opère méthodiquement, avant de laisser choir ses victimes au fin fond d'une forêt, et de reprendre la route en direction de la ville.Amour
Avant de tuer, souvent, Chris fait l'amour. Pulsions sexuelles, pulsions mortelles. Mais quand il rencontre Aurore ( Lizzie Brocheré), naît immédiatement un amour fusionnel entre eux deux, et ils ne se quitteront plus. Chris emménage chez Aurore, seule en France alors que son père vient de repartir pour les États-Unis. D'horizons différents, ils sont pourtant tous les deux seuls et en rupture familiale.Qui dure toujours ?
Si l'amour est passionnel chez ces deux jeunes, Aurore a vite des doutes sur le comportement de Chris, tente d'en savoir plus et de parvenir à le comprendre. Pas de jugement ici, mais une approche différente de ce comportement maladif et malsain. Aurore s'ouvre à différentes expériences, devient témoin. Alternant entre les scènes ville/campagne, amour/mort, le film valse entre deux milieux contradictoires, mais sans être un thriller : pas de faux suspense créé, pas de sang, pas d'arme. Le seul enjeu maintenu : parviendra-t-il à se maîtriser, et Aurore à rester avec lui malgré tout ?American Translation est sincère et sans esbroufe. Ambiance indé pour ce film à petit budget et aux couleurs américaines, très bien porté par le duo Lizzie Brocheré et Pierre Perrier, déjà présent dans Chacun sa nuit (2006), le film précédent des réalisateurs. Le thème du tueur en série est si récurrent au cinéma qu'on peut s'en lasser, mais ne ratez pourtant pas ce film qui renouvèle le genre, par une approche intime mais pas psychologisante.
Par Mathilde Doiezie
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