Johnny Hallyday campe le personnage de Chicken dans « le Paradis sur Terre », une adaptation de la pièce de Tennessee Williams, en compagnie d’Audrey Dana. | (EMMANUEL MURAT.)
Deux ou trois sosies à la banane réglementaire et aux santiags de rigueur avaient pris place aux premiers rangs, juste devant Jack Lang, Line Renaud, François Berléand, Sinclair, Philippe Gildaset bien sûr Laeticia, mitraillée par les appareils photo des téléphones portables. Pour sa très attendue première au théâtre, hier soir à l’Edouard-VII, (Paris IXe ) Johnny pouvait compter sur les siens : ses fans, ses amis, une salle conquise par avance qui se lève dès le lever de rideau, s’extasie à chaque réplique de l’idole, applaudit entre chaque scène et salue à la fin, debout, par une clameur digne d’un stade.
Silhouette de cow-boy et débit monolithique
Silhouette de cow-boy et débit monolithique
« Qu’il est beau !» murmure même une spectatrice émue lorsque la star apparaît dans une scène d’ouverture filmée, projetée sur le rideau baissé. Chemise à carreaux ouverte, chevelure teinte en noir, peau mate, la star est Chicken, « une bête sauvage », « un taureau », comme le décrit, à la fois terrorisée et attirée, la sexy et nunuche Myrtle (Audrey Dana), qui vient d’épouser son demi-frère malade (Julien Cottereau). La silhouette de cow-boy et la voix grave du rockeur font leur effet au début de ce « Paradis sur Terre », la pièce de Tennessee Williams dont le drame se joue en une nuit, dans une cabane du Mississippi— très beau décor tournant— alors que l’inondation menace et qu’on entend les grenouilles et les grillons. Bizarrement, la pièce tourne à la comédie un peu grasse. Malgré son débit monolithique, Johnny fait rire, avec des répliques comme : «Avec un poumon en moins, il va pas nous faire chier pour des frites sales ! » Vulgaire à souhait, il met la main au paquet, fixe les fesses de sa partenaire et finit par la trousser sur une table. Ni trou de mémoire ni bafouillage. Au bout de deux (longues) heures, les spectateurs sortent convaincus par la star— « Une belle présence » —, moins par la pièce — « Ça tourne à la farce alors qu’on devrait être ému ». Du côté des sosies, aucune réserve:« J’en tremble encore.»
Théâtre Edouard-VII, 23 h 15
THIERRY DAGUE | Publié le 07.09.2011, 07h00
Le Parisien
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