Au cinéma, on avait quitté Philippe Claudel en 2008 avec le drame à succès Il y a longtemps que je t'aime. Il y racontait avec une élégance rigoureuse le retour à la vie d'une mère à sa sortie de prison - mais limitait la portée de son récit par un dénouement d'une grande lâcheté morale.
On le retrouve aujourd'hui sous un jour nouveau, entre souplesse et fantaisie, gravité et allégresse. Là encore, il est question de fractures et de sauvetage. Mais ici, nulle pesanteur, nulle dramatisation à outrance. Les enjeux ne disent mot, les liens qui unissent et font tenir ses personnages debout se tissent en sous-main : l'émotion passe en contrebande.
Alessandro, veuf d'origine italienne et professeur de musique baroque à Strasbourg (Stefano Accorsi, émouvant), élève sa fille adolescente et cohabite avec son frère, anarchiste en robe de chambre décidé à rester cloîtré jusqu'à la chute de l'empire berlusconien - c'est Neri Marcore, burlesque et chaleureux. A l'heure où sa petite, devenue grande à son insu, vit ses premiers émois amoureux, Alessandro vacille.
Tous les soleils trouve son éclat sur la brèche. S'y côtoient le rire et les larmes, la farce et la mélancolie, les vivants et les morts, l'inertie et le mouvement - Strasbourg est à cet égard très joliment appréhendée, sous un soleil rieur, par ses accents cosmopolites, ses contrastes saisissants, son énergie urbaine. Car les absents tiennent ici une place de choix et nourrissent les tourments de ce père endeuillé, comme de celle dont il croisera la route (Clothilde Courau, enfin libérée de ses juvéniles emplois).
Film de fantômes ? La mémoire est ici persistance rétinienne et Philippe Claudel l'envisage frontalement dans une très belle séquence finale de réconciliation chorale où la mélancolie cède la place au sourire. La tarentelle, cette musique populaire destinée à soigner les âmes chagrines dans le sud de l'Italie du XVIe siècle, qui scande la vigoureuse bande son, distille ses effets. Les humeurs contrastées du film, qui se souvient de ce point de vue des comédies italiennes des 60's, convergent vers une douceur apaisante et trouvent leur harmonie. Ce qui était tapi dans l'ombre se donne à voir. Et l'émotion dès lors offre de belles résonances.
On le retrouve aujourd'hui sous un jour nouveau, entre souplesse et fantaisie, gravité et allégresse. Là encore, il est question de fractures et de sauvetage. Mais ici, nulle pesanteur, nulle dramatisation à outrance. Les enjeux ne disent mot, les liens qui unissent et font tenir ses personnages debout se tissent en sous-main : l'émotion passe en contrebande.
Alessandro, veuf d'origine italienne et professeur de musique baroque à Strasbourg (Stefano Accorsi, émouvant), élève sa fille adolescente et cohabite avec son frère, anarchiste en robe de chambre décidé à rester cloîtré jusqu'à la chute de l'empire berlusconien - c'est Neri Marcore, burlesque et chaleureux. A l'heure où sa petite, devenue grande à son insu, vit ses premiers émois amoureux, Alessandro vacille.
Tous les soleils trouve son éclat sur la brèche. S'y côtoient le rire et les larmes, la farce et la mélancolie, les vivants et les morts, l'inertie et le mouvement - Strasbourg est à cet égard très joliment appréhendée, sous un soleil rieur, par ses accents cosmopolites, ses contrastes saisissants, son énergie urbaine. Car les absents tiennent ici une place de choix et nourrissent les tourments de ce père endeuillé, comme de celle dont il croisera la route (Clothilde Courau, enfin libérée de ses juvéniles emplois).
Film de fantômes ? La mémoire est ici persistance rétinienne et Philippe Claudel l'envisage frontalement dans une très belle séquence finale de réconciliation chorale où la mélancolie cède la place au sourire. La tarentelle, cette musique populaire destinée à soigner les âmes chagrines dans le sud de l'Italie du XVIe siècle, qui scande la vigoureuse bande son, distille ses effets. Les humeurs contrastées du film, qui se souvient de ce point de vue des comédies italiennes des 60's, convergent vers une douceur apaisante et trouvent leur harmonie. Ce qui était tapi dans l'ombre se donne à voir. Et l'émotion dès lors offre de belles résonances.
ANNE-CLAIRE CIEUTAT.
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