Clémentine Célarié incarne ce soir sur France 2 l'héroïne de J'ai peur d'oublier une femme de 45 ans atteinte d'Alzheimer précoce, qui fugue pendant 48 heures. Interview.
Clémentine Célarié atteinte d'Alzheimer. C'est ce que programme, ce mercredi à 20h35, France 2, avec le téléfilm J'ai peur d'oublier, à l'occasion de la journée internationale de la maladie. Inspiré d'une histoire vraie, celle de Fabienne Piel, qui a commencé à perdre la mémoire à 45 ans, cette fiction est un véritable road-movie. La réalisatrice Elisabeth Rappenneau et l'auteur Catherine Ramberg ont en effet imaginé une histoire de fugue de 48 heures, durant laquelle Fabienne va rencontrer Paul, un marginal incarné par Daniel Russo. De son jeu avec l'acteur à son appréhension de jouer une malade d'Alzheimer, l'actrice, récompensée pour ce rôle au festival de la fiction de la Rochelle, s'est confiée à Tele-Loisirs.fr.
Comment avez-vous préparé ce rôle très fort d'une malade précoce d'Alzheimer ?
Clémentine Célarié : J'avais peur avant le tournage. Heureusement que j'avais le bouquin de Fabienne (l'autobiographie de Fabienne Piel, la véritable héroïne, ndlr). Je l'ai lu avant le tournage, puis pendant, tout le temps. Je le lisais à mon homme, j'en lisais des passages à voix haute. C'était très fort, j'avais envie de lui écrire mais je ne l'ai pas fait, par pudeur. Et puis la liberté et la confiance que me donnait Babou (Elisabeth Rappeneau, la réalisatrice, ndlr) m'ont aidé. On n'avait pas répété parce qu'elle voulait de la fraîcheur, de la surprise. Je ne me suis pas entraînée avant.
Avez-vous rencontrée Fabienne Piel ?
Non, la production n'a pas voulu. Ils voulaient que je m'approprie le rôle. Je l'ai rencontrée à l'avant-première du téléfilm, et elle est venue me voir à Avignon cet été. Elle m'a demandée d'être marraine de son association. On a eu un contact très particulier. On sent une fragilité mais une immense force aussi. C'était très émouvant, c'est comme une espèce de jumelle, sauf qu'elle a vraiment la maladie. C'est elle qui a la force, le courage. Si je l'avais rencontrée avant, le risque aurait été de vouloir la copier, lui ressembler...
Tout est vrai dans le téléfilm ?
Oui, tout est vrai sauf Paul, et l'envie de mourir traduite comme ça. Parce que Fabienne Piel a eu des moments, elle le dit elle-même dans son livre, où elle n'est vraiment pas bien du tout. Mais c'est plus furtif que dans le film.
Oui, tout est vrai sauf Paul, et l'envie de mourir traduite comme ça. Parce que Fabienne Piel a eu des moments, elle le dit elle-même dans son livre, où elle n'est vraiment pas bien du tout. Mais c'est plus furtif que dans le film.
Est-ce qu'on sort indemne de ce genre de rôle ?
Je ne sais pas ce qu'est la définition de "indemne". Je ne peux pas vous répondre. J'ai la chance de pouvoir passer d'un rôle à un autre. Après le téléfilm, je me suis replongée dans Madame Sans Gêne. C'est vrai que c'est douloureux d'approcher ce genre d'état, de s'imaginer perdue dans sa tête. Elle m'a prêté sa vie, sa maladie. Elle m'a fait un cadeau. Les émotions dont elle parle sont rarement décrites comme ça dans un rôle. Ça apporte paradoxalement une espèce de liberté.
Quels sont vos prochains projets ?
Je suis au théâtre Hébertot depuis le 17 septembre pour douze représentations exceptionnelles, où je lis des nouvelles de Maupassant avec un ami atteint de la maladie de Charcot. Puis je vais faire une résidence à Avignon pendant un mois. Je vais monter Dans la peau d'un noir, du journaliste John Howard Griffin. Depuis toujours, j'ai envie de travailler sur le livre. J'ai un besoin pathologique de créer. Et après je vais répéter Calamity Jane, avec Yvan le Bolloch', au théâtre de Paris à partir de janvier 2012. C'était un de mes rêves de jouer un western.
Propos recueillis par Emilie Perez -
mercredi 21 septembre 2011 à 11h10
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