Margin Call est un thriller financier sans flics, ni voyous. Pas un polar.
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Le thriller financier de J.C. Chandor reçoit le Grand Prix du
Festival international du film policier de Beaune 2012. Un cru très
honnête, et un palmarès en demi-teinte.
Le sens de l'humour de Dabadie et ses compagnons a aussi fait pencher la balance en faveur du déjanté Headhunters de Morten Tyldum. Adapté d'un best-seller de Jo Nesbo, cette comédie policière norvégienne a fait le bonheur des festivaliers, grâce à quelques scènes d'anthologie, à base de poursuite en tracteur, de jumeaux obèses ou d'un GPS à cheveux (sic) - sans oublier un chien empalé. A vous d'imaginer, maintenant... Mais l'esprit potache a ses limites et, sauf consommation abusive des crus locaux, on a du mal à s'expliquer le Prix de la critique attribué au très violent Kill list de Ben Wheatley, qui ne vaut guère que pour son dernier quart hystérique ("emprunté" au récent A serbian film...). Quant au choix du jury parallèle Spécial police, il est allé à James Marsh et à Shadow dancer, dont on peut pas dire qu'il ait marqué cette cuvée... Dès lors, on prendra pour une mauvaise plaisanterie l'absence au palmarès des deux meilleurs films de la compétition - ou, tout du moins, des deux propositions formelles les plus passionnantes - : l'envoûtant Headshot du Thaïlandais Pen-ek Ratanaruang et, surtout, Miss Bala de Gerardo Naranjo (remarqué à Cannes l'an passé, à Un Certain regard), bouleversante évocation d'une miss mexicaine au mauvais endroit, au mauvais moment - sortie prévue le 2 mai prochain, comme Margin Call...
On passera enfin rapidement sur la section Sang neuf - dont le jury a primé l'italien ACAB : All Cops Are Bastards, sorte de gros épisode de P.J. sur les CRS locaux -, pour mieux se pencher sur quelques films hors-compétition. Avec sa femme prisonnière dans une pièce secrète, Inside d'Andres Baiz a fait frissonner plus d'un spectateur. Et comment ne pas évoquer l'époustouflant The Raid de Gareth Huw Evans, nouveau mètre-étalon du film d'action venu d'Indonésie. Ces derniers mois, on a rarement des gunfights d'une si forte intensité et des scènes de combat d'une telle fluidité. A se demander si on ne tient pas là le film le plus marquant de ce Beaune 2012. Une hypothèse qui, promis, n'a rien d'un poisson d'avril...
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