L'affaire DSK n'en finit pas de créer le débat au sein des médias français. Avec des lois différentes de chaque côté de l'Atlantique, la présomption d'innocence est mise à mal. L'avocat de Dominique Strauss-Kahn lance aujourd'hui un appel
Mardi, le CSA demandait aux chaînes de télé françaises de faire preuve d'une plus grande retenue au sujet de l'affaire DSK, et notamment vis-à-vis des images montrant l'homme politique menotté, à sa sortie du commissariat d'Harlem dimanche soir. Mercredi, les chaînes ont répondu au Conseil, brandissant le droit à l'information comme bouclier de défense. Car si la loi française interdit la diffusion d'images d'un homme menotté avant son jugement, sous couvert de la présomption d'innocence, cela n'est pas applicable aux Etats-Unis. Les médias français n'ont donc fait "que" reprendre des vidéos tournées par des journalistes américains.
Mais cela ne suffit pas pour Dominique de Leusse, l'un des avocats à Paris de Dominique Strauss-Kahn. Choqué de découvrir à la télévision son client menotté, il souhaite que la chose ne se reproduise pas vendredi, jour de l'audition de l'ancien patron du FMI (puisqu'il a démissionné aujourd'hui). Il explique au site du Point : "Je crains qu'on ne le retrouve affublé de la tenue orange des prisonniers américains qu'on a vue dans tant de séries télévisées." Poursuivant ses propos, il en appelle aux médias hexagonaux : "Je demande aux médias français de ne pas le filmer ou le photographier dans cette tenue, à tout le moins de ne pas le montrer enchaîné. Des images de Dominique Strauss-Kahn, il en existe plein d'autres. La nécessité de l'info n'impose pas qu'on le filme en tenue de prisonnier. J'aimerais assez que la presse française ne s'aligne pas sur les dérives des tabloïds américains."
Quand on sait qu'un titre américain a publié ce matin une photo de DSK dans sa cellule, on comprend les craintes de son entourage. A noter cependant que ce fameux cliché n'a été que très peu repris par les médias français.
Mathilde Saez - jeudi 19 mai 2011 à 13h18
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